Pour un petit bout de toi Vol.1 - Manga

Pour un petit bout de toi Vol.1 : Critiques 8q61

Hoshokukei Heroine ni ato 1-nen Inai ni Taberaremasu 6k3i31

Critique du volume manga y4822

Publiée le Mardi, 07 Mai 2024 4m5uy

Duo d'autrices d'abord découvert en entre 2015 et 2017 aux éditions Panini avec la jolie série "Hibi Chouchou - Edelweiss et papillons", suu Morishita doit surtout sa renommée dans notre pays au succès mérité d'"A sign of affection", subtile et douce romance ayant pour héroïne une étudiante sourde, dont l'adaptation animée vient tout juste d'accroître encore la popularité, et qui est proposée en langue française depuis 2021 par les éditions Akata. C'est chez ce même éditeur que, en ce mois de mai, on retrouve les deux mangakas sur une oeuvre d'un tout autre style: "Pour un petit bout de toi...", qui aurait presque pu se retrouver dans la fameuse collection WTF?! au vu de son concept ! De son nom original "Hoshokukei Heroine ni ato 1-nen Inai ni Taberaremasu" (littéralement "Je serai mangé par une héroïne prédatrice d’ici un an" ), cette courte série en deux tomes a été prépubliée en 2019-2020 (donc notamment en parallèle aux premiers tomes d'A sign of affection, qui a aussi débuté en 2019 là-bas) sur le site Gangan Online, en signant alors la toute première collaboration des deux mangakas avec l'éditeur nippon Square Enix, mais aussi leur tout premier essai dans un registre hors du shôjo puisque l'oeuvre est généralement catégorisée shônen. Avez-vous déjà rêvé qu'une adorable beauté venue d'ailleurs débarque soudainement pour vous déclarer son amour inconditionnel ? C'est ce qui arrive à Taiyô Ano, un jeune lycéen lumineux jusque dans son prénom ("Taiyô" signifiant Soleil, ce qui a aussi une importance astrale symbolique au vu de l'origine de l'autre figure phare du récit), vivant seul dans un studio depuis la disparition de ses parents, mais ne se laissant jamais abattre au point de même montrer un côté très maternel envers ses amis (à qui il prépare à manger et recoud les boutons, entre autres). Mais quand il voit d'un seul coup la sublime Kagen Tsukisato, nouvelle élève au lycée, lui déclarer qu'elle l'aime depuis l'enfance suite à un certain événement, il ne s'attend absolument pas à ce que sa vie se retrouve en danger ! Car même si la jeune fille trouve son bien-aimé craquant, elle semble surtout se demander s'il est croquant... En effet, dans la foulée de cette déclaration, l'adolescent a la surprise de voir la direction du lycée et le Ministre des affaires étrangère en personne lui expliquer que Kagen est une Sélénite,une habitante de la Lune, les Sélénites pouvant se fondre parmi les Terriens en prenant apparence humaine. Voici un moment que la Lune et le Japon échangent en toute discrétion, et le jeune garçon, au vu de l'amour que Kagen lui porte, a été sélectionné pour participer à un projet gouvernemental ultra-confidentiel, qu'il le veille ou non ! Ainsi, non seulement il va devoir veiller à ce que l'identité de Kagen ne soit jamais découverte (auquel cas il sera exécuté, rien que ça), mais en plus il va devoir composer avec la vision de l'amour très... lunaire, ces Sélénites: quand deux Sélénites ont le coup de foudre, le plus fort des deux dévore son partenaire ! En prenant appui sur cette idée de base insolite, et en jonglant plutôt efficacement entre une narration assez classique et des phases en format yonkoma (strips en quatre cases se lisant verticalement), les deux autrices proposent avant tout une comédie romantique légère et évidemment très décalée, où elles se font plaisir de détourner certains codes du genre, ne serait-ce que le fait que l'héroïne ait un côté "prédatrice" (au point de même emménager juste à côté de chez son bien-aimé et de s'incruster chez lui un peu comme une stalkeuse) tandis que le héros se montre clairement plus maternel et bien plus faible qu'elle. Mais c'est donc aussi un choc des cultures qui nous est proposé, non seulement parce que Kagen a bien des choses à découvrir sur la vie terrienne (même si, par amour, elle s'est déjà beaucoup renseignée ces dernières années), mais aussi et surtout parce que la façon qu'ont les Sélénites d'exprimer leur amour en bouffant l'élu(e) de leur coeur est forcément très particulière ! Bien sûr, c'est ce dernier point que suu Morishita utilise le plus, en donnant lieu à un bon paquet de petites situations un peu ubuesques, comme quand Kagen explique de façon insouciante que son père a mangé sa mère juste après sa naissance, par amour. Forcément, pas mal de moments ont quelque chose d'un peu creepy derrière l'aspect comique... et pourtant, en même temps, les autrices dégagent aussi quelque chose d'assez doux voire adorable qui doit beaucoup à ses deux personnages centraux. Taiyô a beau souvent craindre pour sa vie (à juste titre), le fait est qu'il ne peut nier que Kagen n'a aucun mauvais fond (simplement, dévorer la personne qu'on aime, ça fait parti de sa culture d'origine) et qu'elle l'adore vraiment, au point d'avoir défié ses proches pour venir seule sur Terre, de le dévorer constamment des yeux (tant que ce n'est qu'avec les yeux...), et de souhaiter apprendre à mieux connaître son bien-aimé ainsi que la vision terrienne de l'amour. La jeune fille saura même être assez touchante à plus d'une reprise, comme quand elle se demande si ses sentiments dérangent Taiyô et qu'elle craint de ne pas pouvoir comprendre l'amour terrien. Une chose est sûre: en pouvant être aussi flippante qu'adorable, et en étant capable de dire naturellement des choses effrayantes avec tant de mignonnerie, Kagen ne peut laisser personne indifférent, si bien qu'on a facilement envie de découvrir la suite et fin de son histoire avec Taiyô dans le deuxième volume ! En attendant de découvrir cela, le récit peut également compter sur quelques premiers personnages secondaires suffisamment truculents, à l'image du majordome Lapinou beaucoup moins adorable que ne le laisse suggérer son apparence (et il sera aussi l'occasion pour les autrices de jouer un peu sur les croyances autour d'O-Tsukimi et du lapin faisant des mochi sur la Lune), de la dénommée Nijimoto qui rêve de devenir amie avec un extra-terrestre (sans savoir qu'il y en a une juste à côté) et qui a un don pour les inventions un peu débiles, ou encore de la mystérieuse Rami apparaissant dans les dernières pages."Je t'aime si fort que je veux t'engloutir !" A condition d'accrocher au concept de base qu'il faut prendre au deuxième degré (sans quoi, le tout pourrait sembler un peu glauque, même si le dessin doux et mignon de suu Morishita contrebalance ça), on a droit ici à un premier volume ayant un certain capital-sympathie grâce à ses personnages plutôt bien campés, à sa tonalité humoristique légère et décalée et à ses idées correctement exploitées, le tout pouvant même laisser entrevoir, en extrapolant, de vagues pistes de réflexion sur l'amour, entre possessivité, désir charnel et conceptions culturelles différentes de la chose. Cette chronique ayant été réalisée à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, votre serviteur n'est pas en mesure de donner un avis sur l'édition. 2d6h1m


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs